Camalot
Casado

Bienvenue

"Camalot, influencé par le Pop-Art, consacre son oeuvre à son sujet favori: la Femme. Il crée pour elle des univers exclusifs et l'y transpose telle qu'il aime se l'imaginer au quotidien.
Son style dépouillé traduit une impressionnante maîtrise technique. Il s'attache également à réaliser des compositions plus complexes qui traduisent la crainte, la haine, la peur, l'amour... Avec acuité".


(Extrait de l'annuaire des peintres et sculpteurs de France).


Haut en couleurs, hôtes en leurs cous, Camalot trafique ses femmes, ses chats, dans son monde. Il ne se soucie pas de reproduire, mais, mécréant, crée, souvent par transformations, retournements de couleurs ou de mots, coups de cœur ou même de bêches, les bêcheuses par exemple, et pour le plaisir…
Chez lui tout bouge et rien n’est fade. Rien non plus n’est sale. Ses toiles, en bonne santé, affichent des couleurs tranchées, éclatantes, loin des glauques. Elles provoquent l’attention, le rire, le désir, le jeu mobile des mots, hors maux, et les motifs d’y pénétrer, complices.

Toutes en surfaces, elles font des profondeurs, mais se moquent. Leur secret, apparemment, c’est de n’en pas avoir, de faire face, sans inciter à quelque arrière-boutique ou il faudrait fouiller. Tout est, semble-t-il, accessible, mais cela reste à voir. Les femmes sont nues, les bébés ne se dérobent pas. Vingt et un d’entre eux, dans les Bébinous, regardent posément qui les voit, mais pas de trace de ce qu’ils pensent. Défi, invite, fin de non-recevoir, c’est à nous de nous retourner l’œil et âme.

Ces bébés, pas plus que ses femmes, ne baissent les yeux. Et Camalot ne baisse rien, n’abaisse à rien. Il tient droit son style et son trait. Dès lors, ses toiles ludiques, jamais statiques, par tourniquets efficaces, indiquent… quoi ? rien d’autre, au prime abord, que leur présence ici, l’unique, sans Dieu ni porte close. C’est fort déjà, mais en se montrant surtout, que cela plaise ou non, ces toiles nous impliquent, nous agacent, nous font vivre.

Camalot est un peintre gai, jamais naïf : un non naïf. Il ne sort pas de l’œuf car il préfère entrer en matière, et en forme. C’est donc un peintre coquin, dont l’œuvre éveille à tous coins de l’esprit et du corps maints échos. Ses couleurs sont une crête de jouvence par-dessus les fumiers tristes de bien des arts à FRAC.

Camalot est un peu camelot, non du roi, mais du doigt créateur, celui qui fait se lever tant de couleurs et de femmes, ce qui au fond et sur la peau, est même chose, la chose même, quand on aime.

Yves Le Pestipon



Camalot se plaît à émailler sa conversation de jeux de mots, à faire cliqueter les sons et les significations, et cette prédilection se retrouve dans certains titres de ses œuvres. Chez lui ces jeux de langage volontiers gaulois trahissent une nette prédilection pour des évocations libertines. D’autre part, retenons que ce jongleur de mots pratique la magie à un haut niveau.
Examinons ses œuvres. L’héritage du pop art et de la BD y est aisément reconnaissable. Mais la fusion de cet héritage et de la forte personnalité de Camalot, donne une œuvre bien particulière.
Dans cette peinture figurative les femmes ou la Femme règnent, omniprésentes et nues. Bouches offertes, seins, fesses, attitudes provocantes, imposent une atmosphère d’érotisme torride.
Torride vraiment ? J’ai envie d’aller plus loin.
Au milieu de tous ces nus, pas un seul ton chair n’est ici repérable. Camalot utilise les a-plats de couleur saturées du pop art, mais de façon arbitraire, si bien que ces femmes ne sont pas vraiment nues. La ligne noire qui encercle ses formes, d’une uniformité absolue, donne l’illusion d’être tracée mécaniquement. Le contour du nu féminin, très stylisé, s’écarte des formes naturelles. Les visages sont peu individualisés voire stéréotypés. L’espace dénué de profondeur et d’ombres reste abstrait. Tout cela éloigne d’une réalité matérielle, sensible, sensuelle. La femme est une image, un mirage sans épaisseur ni consistance.
Éternelle insatisfaction du désir ? Je préfère voir là un spectacle illusionniste de cirque ou de magie.
Beaucoup d’éléments accréditent cette idée. Les postures acrobatiques ; la démultiplication, car les femmes sont souvent deux, mais peuvent être trois, cinq, huit ; certaines ont l’air de mener une revue ; elles sont coupées en morceaux, transformées en fées ailées, escamotées derrière un mur… Camalot met même en scène les illusionnistes qui « émerveillent nos soirées » et « Les instants magiques » où se lit sur le visage féminin un joyeux émerveillement, dont l’artisan ne peut être que le peintre lui-même.
N’en doutons pas, chaque œuvre de Camalot est un numéro de magie picturale offert généreusement par l’artiste à ses spectateurs. Sa devise pourrait être celle d’Apollinaire : « J’émerveille ».

Elisabeth ARAGON


En plus de la peinture, je suis un grand amateur de Magie, et à ce titre j'ai l'honneur de présider le Toulouse Magic Club depuis 10 ans.
Si vous désirez en savoir plus, cliquez sur la bannière ci-dessous.

TMC